C’est pour aider le mort « à naître à l’Éternité » qu’un prêtre déposait à côté de la momie un papyrus initiatique auprès des amulettes douées de pouvoirs étranges. Ce papyrus illustré était Le livre des morts, aussi nommé Livre des Pylônes, Livre des Respirations, Livre des Choses qui sont dans le Douat. La lecture des Formules, des Prières de ce livre sacré était faite par le prêtre, lecteur en état de pureté rituelle. Tourné vers la momie du défunt, le récitant psalmodiait les recommandations, les litanies qui permettraient au mort de se diriger vers les Régions de l’Amenti, de posséder les mots « ouvreurs des portes », d’échapper aux sortilèges, aux souffles, aux ordures des monstres dévoreurs d’âme et d’entrailles qui pullulent parmi les Renversés, parmi les maudits, dans les basses régions du monde inférieur.
Grâce aux deux cents formules du Livre des morts, chaque défunt voyait s’ouvrir devant lui les portes d’un univers fantastique, avant d’être admis à se justifier au cours de la longue « Nuit de la Pesée de l’Âme » devant le tribunal des dieux. Après sa justification par Osiris, laquelle consacrait sa résurrection officielle, le défunt devenait un mort-Osiris, il sentait vivre en son épine dorsale le Serpent de Feu, il recevait son don d’éternité et une nouvelle mémoire. Il pouvait alors s’élever par l’Escalier du Ciel vers les Champs de lalou qui sont les Champs des Bienheureux. Il devenait le Faucon d’Horus…Il pourrait ensuite contempler l’Oeuf cosmique qui conserve la vibration originelle de la Vie et devenir pour des millions d’années, dans la lumière sothiaque et dans l’oeil de Râ, une parcelle de l’Esprit indestructible qui anime l’éternel recommencement de l’Univers…En vérité, le Livre des morts est un livre étrange, car toutes choses, depuis toujours, sont écrites dans le Livre des morts. Depuis toujours.
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