Le Savoir Africain représente un parcours initiatique dans la maîtrise de l’Être africain sans doute vécu de façon intuitive par certains d’entre nous, donc du dedans, mais incontrôlé du dehors, sur le plan rationnel, c’est-à-dire philosophique et scientifique. L’Africain moderne n’a pas conscience que son modèle de création est, en toute chose, conforme à la loi du cosmos et qu’en fait, il demeure un maître de l’Univers malgré la régression de sa pensée et de sa science traditionnelles. Avec l’ordre cartésien-capitaliste du savoir et de l’avoir, nous avons cessé d’être nous-mêmes. Cette coupure entre l’Être du dedans et l’Être du dehors explique à bien d’égards, nos errances spirituelles, morales, religieuses, culturelles et scientifiques, avec leurs cortèges de comportements paradoxaux. Une analyse des représentations scientifiques de la réalité laisse entrevoir la façon dont les sages d’Afrique ont pensé l’Univers et rendu sa complexité intelligible pour tous. Ce faisant, elle nous permet d’évaluer la portée fondamentale des mythes à partir desquels ont été édifiées la connaissance rationnelle (la science, la philosophie) et l’expérience de cette connaissance (la spiritualité, la religion, l’âme, la conscience, l’initiation).Notre constat est clair : la Connaissance rationnelle n’a jamais quitté la terre africaine. Ce qui a fait défaut à son essor, ce sont les contradictions engendrées par la greffe, contre nature, des modèles religieux, sociaux et culturels exogènes, naguère incapables d’en décrypter la Valeur (Maât, axiologie).En faisant écho à un Principe d’Ordre universel indépassable par la rationalité humaine, la pensée africaine formalise un mode d’accès à ce qui est (ontologie), sur le plan de l’organisation des phénomènes de création physique, chimique, biologique, humaine et sociale. Nous refondons, sur cette base, la Science de la science ou encore la théorie de la connaissance (épistémologie) appelée à s’imposer pour le salut de l’Afrique et de l’Humanité.
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La philosophie africaine
13 500 CFADans le présent essai, il est question de réhabiliter la pensée philosophique africaine dont le fond discursif procède de l’ordre de l’Univers inscrit dans les mythes et rapporté, pour la circonstance, à toutes les connaissances : économie, droit, politique, religion, morale, architecture, art, astronomie, écologie, mines, etc. Car, les savants de Kemet ont formulé une unité des connaissances fondée sur l’ordre de l’Univers entrevu ici comme un référent indépassable par toute autre forme de rationalité.
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L’Afrique dans la philosophie
12 000 CFACe livre que voici, le premier, de notre collègue Yoporeka SOMET, est une forte profession de foi philosophique, autant qu’une entreprise pédagogique heureuse, celle d’exposer didactiquement la philosophie de l’Égypte pharaonique …
Cinquante ans après la publication de Nations nègres et culture, vibration sismique continue, le paysage intellectuel africain, ainsi que l’avait prévu Cheikh Anta DIOP lui-même, est très éclairci et, sans aucun doute, des plus rassurants.
La philosophie africaine, argumente SOMET, doit commencer par mettre l’Afrique dans la philosophie, c’est-à-dire commencer par le commencement pour apercevoir nettement toutes les longues durées de la philosophie africaine en Afrique et dans le monde. Travailler sans cadre temporel assignable, c’est cultiver les préjugés de la « mentalité primitive ».
Comment les cercles philosophiques d’Héliopolis, de Hermopolis, de Memphis et de Thèbes, expliquent-ils le Réel ? Où sont les textes explicites ? Comment les lire et les entendre comme « philosophie » ? Et quelle philosophie ? La clarté et la précision de SOMET par rapport à ces questions sont étonnantes.
Avec le même souci pédagogique – une constance intellectuelle chez SOMET -, le chapitre sur « la pensée morale égyptienne » est, en soi, une parfaite pyramide pharaonique. Le sens est perçu et commenté, – le sens qui fait que dans les Champs osiriens les âmes des Bienheureux jouissent de la sainteté divine à tout jamais. Les philosophes et moralistes de l’Égypte pharaonique ont développé l’Éthique humaine longtemps bien avant la courte période qui va de Jésus à nos jours.
L’Art pharaonique tient du divin. PLATON, le premier, l’a consigné dans ses Lois, après son voyage d’étude dans la vallée du Nil. Yoporeka SOMET confirme avec, en plus, l’analyse de l’égyptologue.
La philosophie n’est pas un loisir intellectuel et universitaire en dehors de la Cité. Yoporeka SOMET invite ses compatriotes africains, notamment les jeunes en formation, à s’installer « à l’intérieur de la philosophie », c’est-à-dire de la Réflexion sérieuse, autonome, radicale, pour que le Sens ait lieu, pour que la Vie change. Il y a l’urgence africaine d’« un nouveau paradigme », affirme-t-il, lucidement. En tout état de cause, le livre de SOMET, philosophe et égyptologue africain du Burkina Faso, est riche, clair, bien documenté, utile et nécessaire.
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