La portée philosophique de la pensée africaine a varié au cours du temps avec l’état d’avancement de la science, en particulier, celle de la connaissance de l’univers et de ses lois qui en constitue le socle. La phase actuelle de régression culturelle coïncide avec une forme de sagesse ancestrale transmise aux différentes générations par le biais des traditions orales, toujours vivantes. Les institutions sociales, les mythes, les légendes, les épopées, les proverbes et les aphorismes sont, pour ainsi dire, le reflet de cet arrière-fond cosmologique qui a servi de pont à une parfaite maîtrise des lois de l’harmonie universelle. Il apparaît bien qu’entre deux périodes différentes de l’histoire de nos empires, royaumes et chefferies, le discours philosophique est resté d’autant plus pertinent qu’il a épousé les contours des mythes sobres, clairs et bien enchaînés. Nous découvrons qu’en général les mythes dictent la forme que prend le savoir par le biais d’un paradigme propre à chaque culture humaine. Aussi ces mythes apparaissent-ils comme le mode définitif de notre contact avec le Réel, de sorte que le savoir qu’ils apportent n’est qu’une pénétration partielle, provisoire et inachevée de la Vérité générale de l’Univers. En réinterrogeant les fondements de la pensée africaine, nous pensons administrer la preuve que nous disposons dans notre histoire et dans notre culture, d’un cadre réflexif adéquat susceptible d’asseoir, de façon définitive, un statut de la vérité conforme aux traditions philosophiques antiques et, ironie du sort, à la science avancée de notre temps.


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La philosophie africaine
13 500 CFADans le présent essai, il est question de réhabiliter la pensée philosophique africaine dont le fond discursif procède de l’ordre de l’Univers inscrit dans les mythes et rapporté, pour la circonstance, à toutes les connaissances : économie, droit, politique, religion, morale, architecture, art, astronomie, écologie, mines, etc. Car, les savants de Kemet ont formulé une unité des connaissances fondée sur l’ordre de l’Univers entrevu ici comme un référent indépassable par toute autre forme de rationalité.
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L’Afrique dans la philosophie
12 000 CFACe livre que voici, le premier, de notre collègue Yoporeka SOMET, est une forte profession de foi philosophique, autant qu’une entreprise pédagogique heureuse, celle d’exposer didactiquement la philosophie de l’Égypte pharaonique …
Cinquante ans après la publication de Nations nègres et culture, vibration sismique continue, le paysage intellectuel africain, ainsi que l’avait prévu Cheikh Anta DIOP lui-même, est très éclairci et, sans aucun doute, des plus rassurants.
La philosophie africaine, argumente SOMET, doit commencer par mettre l’Afrique dans la philosophie, c’est-à-dire commencer par le commencement pour apercevoir nettement toutes les longues durées de la philosophie africaine en Afrique et dans le monde. Travailler sans cadre temporel assignable, c’est cultiver les préjugés de la « mentalité primitive ».
Comment les cercles philosophiques d’Héliopolis, de Hermopolis, de Memphis et de Thèbes, expliquent-ils le Réel ? Où sont les textes explicites ? Comment les lire et les entendre comme « philosophie » ? Et quelle philosophie ? La clarté et la précision de SOMET par rapport à ces questions sont étonnantes.
Avec le même souci pédagogique – une constance intellectuelle chez SOMET -, le chapitre sur « la pensée morale égyptienne » est, en soi, une parfaite pyramide pharaonique. Le sens est perçu et commenté, – le sens qui fait que dans les Champs osiriens les âmes des Bienheureux jouissent de la sainteté divine à tout jamais. Les philosophes et moralistes de l’Égypte pharaonique ont développé l’Éthique humaine longtemps bien avant la courte période qui va de Jésus à nos jours.
L’Art pharaonique tient du divin. PLATON, le premier, l’a consigné dans ses Lois, après son voyage d’étude dans la vallée du Nil. Yoporeka SOMET confirme avec, en plus, l’analyse de l’égyptologue.
La philosophie n’est pas un loisir intellectuel et universitaire en dehors de la Cité. Yoporeka SOMET invite ses compatriotes africains, notamment les jeunes en formation, à s’installer « à l’intérieur de la philosophie », c’est-à-dire de la Réflexion sérieuse, autonome, radicale, pour que le Sens ait lieu, pour que la Vie change. Il y a l’urgence africaine d’« un nouveau paradigme », affirme-t-il, lucidement. En tout état de cause, le livre de SOMET, philosophe et égyptologue africain du Burkina Faso, est riche, clair, bien documenté, utile et nécessaire.
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